L’agile c’est vaste et cela peut paraître effrayant, tellement cela semble toucher à tout.

Pour l’histoire, l’agile est apparu dans les années 80 puis a été formalisé en 2001 dans le Manifeste Agile. A l’origine il a été pensé pour des sociétés de développement de logiciels. L’ensemble est constitué de valeurs et principes. Avec le temps et parce qu’ils se sont révélés efficaces, ils ont donné naissance à des méthodes de développement et gestion de projet.

  1. Les fondements de l’Agile

  • Les valeurs

Voici une reproduction du texte fondateur des 4 valeurs premières :

« Nous découvrons comment mieux développer des logiciels par la pratique et en aidant les autres à le faire.

Ces expériences nous ont amenés à valoriser :

  1. Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils
  2. Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive
  3. La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle
  4. L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan»

Et il est précisé que « Nous reconnaissons la valeur des éléments sur la partie droite de la phrase, mais privilégions ceux de la partie gauche ».

Ainsi l’«humain est au centre » est la première valeur énoncée avec celle de l’intelligence collective, puis vient l’aspect pratique avec, si on extrapole, des produits ou services qui fonctionnent. Puis l’idée que le client intervient dans le développement, pour la meilleure satisfaction de ses besoins. Enfin cette aptitude de considérer les changements comme des opportunités.

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  • Les 12 principes de l’Agile:

A la suite ont été énoncés 12 principes :

1- Notre plus haute priorité est de satisfaire le client en livrant rapidement et régulièrement des fonctionnalités à grande valeur ajoutée.

2- Accueillez positivement les changements de besoins, même tard dans le projet. Les processus Agiles exploitent le changement pour donner un avantage compétitif au client.

3- Livrez fréquemment un logiciel opérationnel avec des cycles de quelques semaines à quelques mois et une préférence pour les plus courts.

4- Les utilisateurs ou leurs représentants et les développeurs doivent travailler ensemble quotidiennement tout au long du projet.

5- Réalisez les projets avec des personnes motivées. Fournissez-leur l’environnement et le soutien dont ils ont besoin et faites-leur confiance pour atteindre les objectifs fixés.

6- La méthode la plus simple et la plus efficace pour transmettre de l’information à l’équipe de développement et à l’intérieur de celle-ci est le dialogue en face à face.

7- Un logiciel opérationnel est la principale mesure d’avancement.

8- Les processus Agiles encouragent un rythme de développement soutenable. Ensemble, les commanditaires, les développeurs et les utilisateurs devraient être capables de maintenir indéfiniment un rythme constant.

9- Une attention continue à l’excellence technique et à une bonne conception renforce l’Agilité.

10- La simplicité – c’est-à-dire l’art de minimiser la quantité de travail inutile – est essentielle.

11- Les meilleures architectures, spécifications et conceptions émergent d’équipes autoorganisées.

12- À intervalles réguliers, l’équipe réfléchit aux moyens de devenir plus efficace, puis règle et modifie son comportement en conséquence.

  • Les 12 principes résumés par ADIL

Si nous synthétisons et reprenons chacun de ces principes :

  1. Le principe de la satisfaction client est au cœur de l’action
  2. Les changements sont considérés comme des opportunités
  3. Idée de la répétition de courts cycles de développement
  4. Collaboration de tous les acteurs au quotidien
  5. La motivation est clé, l’environnement et un soutien sont nécessaires, la confiance est insufflée aux équipes
  6. La communication se fait par le dialogue de vive voix
  7. La mesure ou l’unité se définit par un produit ou service opérationnel
  8. Le rythme est soutenable à long terme pour les équipes
  9. La qualité est une priorité
  10. La simplicité se conçoit par le travail juste, utile et pertinent
  11. Les équipes autoorganisées sont la meilleure structure
  12. Chaque équipe prend le temps d’observer et d’apprendre du passé comment s’améliorer

Au-delà des principes que certains ne voient que dans le cadre des développements de logiciels, l’Agile propose donc des valeurs, des modes de gestion. Et ainsi, ces principes se sont étendus à d’autres secteurs. Les termes logiciels ont simplement été remplacés par produits et services.

L’agile procède par cycles répétitifs, appelé itération, processus organisés pour s’enrichir des expériences passées autrement dit, s’améliorer.

équipe agile qui s'exprime

2. Dans la vie des entreprises, l’Agile peut être segmenté en 3 niveaux :

Tout d’abord, on trouve la stratégie agile, puis les organes de décisions peuvent se déclarer en gouvernance agile. Enfin l’agilité opérationnelle permet de faire fonctionner les équipes et réaliser les projets au quotidien.

  • La stratégie agile :

Définir une stratégie qui va s’adapter aux opportunités et être, dans le cadre d’un plan, flexible. Elle s’enrichit des feed-back, recherche les opportunités, elle est centrée sur la satisfaction des clients. La souplesse sera clé, le retour sur les expériences passées vise à améliorer les prochaines.

Cette stratégie avance étape par étape. L’avantage est qu’elle permet d’ajuster à chaque instant, tout en gardant le cap fixé.

  • La gouvernance agile :

Ici, l’idée est de cocréer. Le concept est de faire émerger l’intelligence collective pour une bonne gestion de la structure. La hiérarchie traditionnelle et les départements s’effacent au profit de cercles qui opèrent et interagissent en autonomie. Ce phénomène est plus communément appelé l’horizontalisation. Cette gouvernance agile est très différente des structures hiérarchiques traditionnelles. Elle nécessite du temps pour être implantées car chaque membre du cercle passe de collaborateur à cocréateur ou intrapreneur.

  • L’agilité opérationnelle :

L’agilité opérationnelle regroupe les différentes pratiques et techniques de gestion de projets. Leurs fondements restent les valeurs et les principes vus ci-dessus. L’autonomie permet l’implication et la responsabilisation des talents. Les processus sont le Scrum, le Design Thinking, le SAfe (Scaled Agile framework) et d’autres…

Ici c’est l’application des concepts de l’agile au plus près des développements. On peut envisager ce déploiement dans une entité plus ou moins de hiérarchique. Bien que l’agile, comme l’énonce ses préceptes, préfère une structure la plus horizontale possible.

Conclusion

L’agile se présente ainsi comme un ensemble de principes permettant l’avancée des équipes et des projets, favorisant les interactions humaines dans l’élaboration des produits ou services. Les processus mettent en avant le fait de progresser pas à pas, rien de nouveau et pourtant ces méthodes dites « des start-up » engendrent beaucoup de conséquences pour les humains et les projets mais aussi au niveau des locaux, de la hiérarchie et de l’ambiance générale au bureau.
Certains disent qu’un babyfoot ne fait pas l’agile, mais cela peut être le début d’une transformation, un premier pas 😉

Sources:

https://agilemanifesto.org/iso/fr/manifesto.html